5 choses à savoir sur le thrust en ostéopathie

  • La pratique ostéopathique
  • 12 Avril 2021
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Le thrust est une technique manipulative articulaire passive et directe, non douloureuse, en haute vélocité et basse amplitude (HVBA)

1 - Dans quel but ?

Il permet par la mise en jeu du réflexe myotatique inverse, la décoaptation des surfaces articulaires, laquelle provoque un meilleur ajustement dans l’espace des surfaces articulaires et donc corrige une dysfonction ostéopathique présente sur une articulation donnée.

 

Localement, l’objectif final du praticien est d’homogénéiser la liberté de mouvement des différents paramètres de mobilité de l’articulation traitée. Globalement, le thrust s’inscrit dans une démarche globale diagnostique analytique du patient. En aucun cas, il ne doit être utilisé isolément et encore moins aléatoirement.

 

Le thrust s’envisage uniquement sans contre-indication médicale.

 

2 - Quelles sont ses caractéristiques ?

Le thrust doit être véloce pour dépasser la vitesse de réaction neurologique propre aux tissus mous environnants (entre autre surprendre le réflexe myotatique). Il ne doit pas dépasser la barrière physiologique articulaire afin de ne pas léser les tissus de soutiens. Il doit être non douloureux. Sa maîtrise dépend donc d'une excellente technicité. La connaissance de l’anatomie et de la biomécanique se trouve à la base de cette maîtrise.

Le thrust peut possiblement générer une appréhension de la part du patient. Il faut donc pouvoir en tant que praticien lui permettre d’être au maximum en situation de détente, de confiance et de coopération. Ces critères nécessaires à la réussite de la technique manipulative pourront être réalisés si et seulement si le praticien connaît parfaitement la gestuelle et la chorégraphie de sa technique de correction.

3 - Comment le mettre en place ?

La table de pratique doit être à bonne hauteur, le confort du praticien doit être maximal avec une position finale de thrust stable et relâchée.

Le patient doit également être placé sur la table le plus confortablement possible à la fois pour lui et le praticien. Il doit donc être :

  • Relâché : le praticien explique et guide notamment sur la respiration et le relâchement musculaire localisé
  • Rassuré, pris en charge et respecté : les indications données par le praticien sont claires, fermes, et précises

Le praticien doit mettre au préalable en place les paramètres suivants

  • Présence 
et ancrage
  • Calme
  • Maîtrise
  • Attention
  • Intention

La prise de contact doit être ferme mais douce et englobante 
pour le patient.

4 - Comment se déroule le geste ?

Dans la recherche de la mise en tension, le praticien est amené à trouver la « Voie de passage » c’est à dire qu’au sein des paramètres de mobilité classiques articulaires, il peut ajouter des microparamètres comme par exemple un léger glissement pour favoriser la réussite de la technique.

Le praticien reste dans la limite des amplitudes articulaires par conséquent dans lerespect de la physiologie 
articulaire.

Il est primordial d’obtenir le relâchement passif du patient durant l’intégralité de la technique. De même en aucun cas la mise en place des paramètres ne doit engendrer quelconque douleur au patient.

Le thrust est véloce et d’amplitude faible. Il s’effectue dans l’axe de l’articulation traitée.

5 - Le « crack » est-il nécessaire ?

Le bruit lors du thrust n’est pas une condition nécessaire à la réusssite de la technique. Cette technique vise à redonner avant tout une bonne mobilité de l'articulation et à relâcher les tissus autour. Il convient de restester la mobilité articulaire pour constater la réussite de celui-ci.

Sources

1. Fisher, M. Erieau, B. (2009) Thrust, sémiologie, imagerie : Indications en ostéopathie vertébrale

2. Hartman, L.S. (1996) Manuel des techniques ostéopathiques

3. Colot, T. Verheyen, M. (1998) Manuel pratique de manipulations ostéopathiques

4. Georges Berlinson (1989) Précis de médecine médecine ostéopathique rachidienne Volume 1

5. André Chantepie, Jean François Pérot (2009) Techniques structurelles rachidiennes

6. Alexander S. Nicholas (2019) Atlas des techniques ostéopathiques

7. Philippe Curtil, Gilles De Coux (2007) Traité pratique d'ostéopathie structurelle , tome 1 : Bassin-Rachis

8. Gilles Gyer, Jimmy Michael, Ricky Davis (2017) Osteopathic and Chiropractic Techniques for Manual Therapists: A Comprehensive Guide to Spinal and Peripheral Manipulations

9. Sébastien Cambier (Auteur), Philippe Bihouix (2017) De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire, Thorax et rachis cervical